Doris, qui sait qu'aux vers quelquefois je me plais, Me demande un sonnet, et je m'en désespère: Quatorze vers, grand Dieu! Le moyen de les faire? En voilà cependant déjà quatre de faits. Je ne pouvais d'abord trouver de rime, mais En faisant on apprend à se tirer d'affaire. Poursuivons: les quatrains ne m'étonneront guère Si du premier tercet je puis faire les frais. Je commence au hasard, et, si je ne m'abuse, Je n'ai point commencé sans l'aveu de ma muse, Puisqu'en si peu de temps je me tire du net. J'entame le second, et ma joie est extrême; Car des vers commandés j'achève le treizième; Comptez s'ils sont quatorze, et voilà le sonnet. Transcription from: Lope de Vega, La perle de Séville, in: Chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol, Paris: Ladvocat, 1822, vol.1, pp. 362-363. Translated by Jean-Baptiste Esménard.